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Phototonton

18 avril 2016

PORTRAIT (3)

 

Le thème de ce Phototonton sera (avril 2016)

 

VOUS AVEZ DIT « PORTRAIT (3)» ?

Portraits persiques ou Portraits orphiques ? 

15ZB34+RVB en S

                       Narcisses Février 2014 Z34

 

Voilà.

La « Boîte à Visages » est achevée[1].

Presque achevée.

Il reste à régler quelques (nombreux, mais je dirai « quelques ») détails.

Premiers essais[2].

Difficiles : manque de stabilité (maintenant renforcée), reflets dans le miroir, buée… Telle que je l’ai conçue, la BàV (la Boîte à Visages) autorise deux types de « portraits[3] » que je qualifierai « de persiques » ou « d’orphiques ».

 

« Portraits » persiques :

De face, « les yeux dans les yeux », le Sujet se regarde. Immobile. Au cœur du miroir.

 

2ZBS19portrait reflets

 avec reflets… Z19

 

1ZB29+RVB en S

 avec buée… Z29 

 

3ZBS18

en fin de compte, à peine recadré, sans soutien RVB… Z18 

3ZBS18+RVB en S

La même + RVB en S Toujours Z18 persique 

3ZBS18+R=0+VBen S+NBO en S léger rec+cont+cont postérisé

Le même, réduit au NBO + traitements divers

 

3ZBS18+R=0+VBen S+NBO en S léger rec+cont+emb plastique

Le même, réduit au NBO + autres traitements

 

Le REGARD est toujours présent, malgré ces « traitements », assez peu intéressants par ailleurs.

Ainsi, Persée, invisible, a-t-il regardé la Méduse dans le miroir de son bouclier avant de lui trancher la tête…

Mon objectif fixe le Sujet qui se fixe lui-même, au travers du miroir, pour lui opaque.

Le miroir se trouve au centre des préoccupations.

Il implique que le « Sujet » se contemple, contemple SON image.

Et il s’agit bien d’une image en soi. Pas d’une projection de la personne qui se prête au jeu de l’image.

Il implique que le regard que l’on se porte se trouve, normalement, médusé, normalement menacé, par cette immense pétrification qui ne peut QUE survenir, ainsi que l’a constaté Narcisse qui s’y est noyé (l’eau demeure « minérale ». C’est une forme de pierre. Se noyer, comme pétrification).

Pétrification qui survient fatalement, même lorsque la Méduse a été décapitée.

Le Narcisse, ne l’oublions pas, comme la Méduse (la Gorgone), reste en étroite liaison avec le Monde des Morts…

Je commence par chanter Déméter aux beaux cheveux, vénérable Déesse, elle et sa fille aux belles chevilles qu'Aidôneus[1], du consentement du retentissant Zeus au large regard, enleva loin de Déméter à la faucille d'or et aux beaux fruits, comme elle jouait avec les filles aux seins profonds d'Okéanos, cueillant des fleurs, des roses, du safran et de belles violettes, dans une molle prairie, des glaïeuls et des hyacinthes, et un narcisse que Gaia avait produit pour tromper la Vierge à la peau rosée, par la volonté de Zeus, et afin de plaire à Aidôneus l'insatiable. Et ce narcisse était beau à voir, et tous ceux qui le virent l'admirèrent, Dieux immortels et hommes mortels. Et de sa racine sortaient cent têtes, et tout le large Ouranos supérieur, et toute la terre et l'abîme salé de la mer riaient de l'odeur embaumée.

Et la Vierge, surprise, étendit les deux mains en même temps pour saisir ce beau jouet ; mais voici que la vaste terre s'ouvrit dans les plaines de Nysios, et le Roi insatiable, illustre fils de Cronos, s'en élança, porté par ses chevaux immortels. Et il l'enleva de force et la porta pleurante sur son char d'or. 

Homère, Hymnes homériques n°12, à Déméter

 

Hadès (le roi des Morts) survient et enlève sur son char celle qui cède à l’attrait du Narcisse…

C’est à cela que pensait Roland Barthes ?

Il y a une bonne quarantaine d’années, j’écrivais, dans « Delphes », (que je vais  bientôt republier dans le Feuilletonton et où j’inclurai certaines de ces images) :

 

la fleur est délicate, elle émane des morts ;

pétales accolés au calice de soufre par six et deux fois trois, trois et trois, et l’un d’ensemble est trois, déchiré aux chemins convergents des regards.

Je relis (pour en ressaisir le texte avant de le rediffuser en feuilletonton) cette publication ancienne, que j’avais un peu oubliée, et j’y découvre l’importance de la place qu’y occupait le miroir, et l’aspect « prémonitoire » de certains passages.

En fait, et sans que je le veuille vraiment, ma vie a souvent suivi les espaces que j’y avais esquissés.

Bref.

J’ai rencontré bien des difficultés pour mettre au point cette Boîte à Visages, comme je l’ai dit.

Difficultés d’abord liées au fait que des reflets venaient perturber les résultats. J’ai supprimé ces reflets en les étouffant sous des voiles. Un à un, en identifiant leurs sources. La danse des voiles. Quatre à ce jour. Parviendrai aux 7 ? Je n’ai rien de Salomé !

J’ai ainsi pu éliminer presque tous les reflets : mais les ultimes restent inamovibles, même au filtre polarisant.

Leur survenue est normale dans ces circonstances. Surtout en low key[4] (reflets blancs de l’objectif et de ses marques et monture, que je dois bien placer quelque part sur le fond noir de l’image).

Persée lui-même n’est-il pas resté attaché à ces reflets, lui qui a fini par offrir le tête de Gorgone à Athéna ? Qui en perpétua l’usage pétrifiant en la fixant à son égide, son bouclier, selon certains, ou sa cuirasse, selon d’autres. Peu importe où a fini cette tête. Peut-être rôde-t-elle dans le Malpertuis de Jean Ray ?

Préméditation de Persée ?

Ainsi le reflet peut-il engendrer le reflet en faisant perdurer ses effets…

Buée aussi…

Buée d’efforts piégée par les voiles…

Buée sur le grand miroir ou sur celui du boîtier. La visée est difficile quand l’écran s’éteint dans la rafale. Il vaut mieux recourir à la visée optique. Au miroir réflex qui peut s’embuer, lui… 

BàV

La Boîte à Visages (PTN[5])

 

« Portraits » orphiques : 

J’y ajoute le temps et le mouvement. Orphée traverse le miroir et rencontre des mots… Orphée rencontre des mots et traverse le miroir… Orphée rejoint le monde d’Eurydice. Le monde des morts que Roland Barthes avait évoqué. Quitter le monde des mots pour rejoindre le monde des morts… Comme l’Orphée de Jean Cocteau… On quitte l’évocation pour l’invocation.

Je n’irai pas jusqu’à dire, comme le fait Rimbaud dans le prologue d’Une Saison en Enfer, que « Sur toute joie »…

L’âge n’est pas le même et je suis jeune depuis beaucoup plus longtemps que lui.

Et puis j’use d’autres biais (photo, ordinateur).

 

J’ai ajouté des mots, et, dans ma Boîte à Visages, j’ai fixé tout mouvement qui n’est celui des yeux ou de la bouche. Le fauteuil rescapé de la Perception de Blaye et l’appuie-tête métallique aident le Sujet à rester immobile.

J’ai choisi les mots, de François Villon à Yves Bonnefoy, en passant par de multiples autres, connus ou moins connus.

Et je choisis les lignes.

Un bon ami m’a dit, il y a quelques temps, qu’il suffisait d’acquérir le matériel, photographique et informatique pour faire « cela ». Sans doute. Mais à ce titre, il suffirait d’acquérir un crayon et des pinceaux pour devenir Rembrandt ou un autre… Non que je me compare ! Quelle prétention il y aurait là pour moi qui suis graphiquement incapable d’autre chose que de regarder, voir ou saisir les images via mon boîtier, pour les mûrir dans les méandres de mon ordinateur. Et de ma cervelle. Déjà, pour Rimbaud...

Je comparais la démarche, le VOULOIR FAIRE, le DEVOIR FAIRE…

Orphée

Admirez le pouvoir insigne
Et la noblesse de la ligne :
Elle est la voix que la lumière fit entendre
Et dont parle Hermès Trismégiste en son Pimandre.

Apollinaire 1911

J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.

Rimbaud Phrases 1873 ?

Il me faut « danser »…

Introduire un mouvement, qui cherche le mot, la lumière, la forme loin du regard, de la ligne, et où s’inscrivent le nombre ? la forme ? les mots ?

Un mouvement qui cherche…

Passer la porte de verre du miroir, via les mots et surtout les images qu’ils vont générer… 

 

4ZC72DMrec+S léger

orphique Z72+DM 

3ZB57DM+NBO inversé

 orphique Z57+DM. Non, ce n’est pas la planète Mars

 

Ces images additionnent le résultat d’une zédation et de sa carte de profondeur.

L’image suivante est traitée différemment.

Persique, elle ne considère que la Carte de Profondeur et en devient très suggestive, d’une étrangeté latente… : 

 

3ZB18DM+CS1+Inverse+CS1+Contraste

persique Z18 DM

 

Il serait intéressant de travailler tout cela en taille douce, non ?

Plus tard sans doute, avec des photopolymères : je suis jeune depuis trop longtemps maintenant pour pratiquer assez certaines techniques plus lentes…

Et puis, on traverse le miroir…  

4ZC88+RVB en S

orphique Z88 RVB en S 

2ZC72+RVB en S+NBO avec S

 orphique Z72[6]+DM

On traverse, vous dis-je…

Bien sûr, on n’est pas dans le « portait ». On est au-delà.

Et tout cela par une simple lecture mnémotechnique de π.

On reste très loin des cartes postales que de nombreux photographes, hélas, semblent se poser comme idéal.

En fin de compte, ce ne sont donc pas des « portraits ». Ce sont des images…

Faites pour parler à notre esprit. pour évoquer.

Pour « invoquer ».

Pas pour « représenter », « figurer », « montrer ».

Alors, le maquillage, la coiffure…

Ce ne sont pas des « photos ».

Pour cela, vous avez vos magasines habituels.

Comme une fleur dans le vent, qui bouge, qui danse, ce sont des IMAGES… 

10ZB72+RVB en S M

amandiers Z72 

10ZA72DMS+RVB en S

 amandiers Z72 + DM

 

  

Allez.

 Bon vent.

La prochaine fois, on parlera encore d’Images. Mais revenons à Delphes, puisque j’ai employé les images\essais de  Boîte à Visages

DELPHES 1 Titre Préambule

Courbe inversée de la Carte de Profondeur d'une Zédation de 72 images d'un " portrait orphique " en Boîte à Visage avec une lecture de Port perdu, silence d'harmonie, parfaite dureté, logique de clarté. Port perdu. Ainsi souvent : l'esprit blanc. Mais de plâtre, opaque. Densité. Blanc plâtreux.

http://tontonraspoutine.blogs.sudouest.fr


pour en illustrer le début…

Le CATALOGUE de tous les Phototontons, c’est ici, tant que dure le blog du Sud-Ouest.

Et n’oubliez pas de relire le Grand Feuilletonton, toujours pas disponible en librairie mais sur le précieux blog de Tonton Raspoutine, où le Naze aussi se raconte : 

Si faut croire tout ce que con dit, ça se sauret ! [7]

 Mais qui va bientôt passer sur le blog Canal.

À SUIVRE…

 

Tonton

 

 



[1] Elle est TRANSPORTABLE, après que le châssis est démonté, elle peut prendre place dans un fourgon ou dans une remorque et « opérer » où on le veut pour qui le veut.

La prise de vue est donc « délocalisable », ce qui n’est pas le cas du traitement et du tirage des images obtenues.

[2] Je veux remercier Ma Chérie pour la patience insigne dont elle a fait preuve comme MODÈLE à mes improvisations…

[3] L’explication des guillemets à la fin du Phototonton.

[4] Ambiance sombre, par opposition au High key, ambiance claire. La B à V offre les deux possibilités par un jeu de volets noirs ou blancs et le choix des éclairages. On pourrait les faire correspondre aux clés de sol et d’ut pour la high key, à la clé de fa pour la low key…

[5] Photo Tata Nuguette

[6] Zédation de 72 images traitée ici en Noir et Blanc orthochromatique

[7] Comme disait Ensor (car l’Art Ensor)…

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23 février 2016

VOUS AVEZ DIT « PORTRAIT (2)»

Le thème de ce Phototonton sera (février 2016)

 

VOUS AVEZ DIT « PORTRAIT (2)» ?

Les portraits orphiques… 

 

DSCF7482M

                       dans le miroir (PTN [1] )

 Par ailleurs, il ne faut jamais oublier qu’il est des évidences qui confinent au truisme :  

On aura beau faire, la feuille de papier, la toile tendue sur son châssis, le mur de la fresque, le mur de la grotte, n’ont jamais comporté, ne comporteront jamais que deux dimensions accessibles, ainsi que l’observe la Chouch...  

On aura beau faire, ruser ou bricoler, n’y entreront jamais ni la troisième dimension, celle de la profondeur représentée, ni la quatrième, celle de la durée. Perspectives, gravures, ou même reliefs du mur qu’a pu animer dans la grotte le mouvement vacillant de la flamme d’une lampe à graisse, resteront effets sur image. Procédés. Bidouillages. Machins. Parfois géniaux, certes, mais quand même MACHINS. Le proclamé 3D n’est qu’illusoire.  

Grotte Chauvet

Grotte Chauvet Chevaux (33 à 29000 ans BP)Image Internet.

 

Une image, c’est tout ce que l’on peut y amener.  

Une réalité autre que « la » réalité qui a, directement ou indirectement, servi de modèle. 

Un portrait ne constitue pas autre chose qu’une image, différente de son modèle, quoi que d’aucuns prétendent. S’il révèle quelque chose, et quoi qu’il montre, c’est au moins autant sur son auteur que sur son modèle.  

C’est une image.  

Ce n’est qu’une image.  

Mais c’est une image. 

Avant de montrer les portraits que je peux faire, que je fais, pour « illustrer » ceci, je présente ce qui suit : 

 

3ZB40 graminéeNBO

Graminée1 Z40NBO 

Je commence par une graminée. Il faut être simple, et donc, je la réduis en noir et blanc ortho.

Une autre : 

6ZC32 graminée 2NBO

Graminée2 Z32NBO

 

Et puis intervient un peu de vent. Disons un courant d’air : 

4ZBS17 graminée2NBO

Graminée2 Z17NBO 

Une bourrasque un peu plus vive :  

1ZB30 graminéeNBO

Graminée1 Z30NBO

C’est affaire de temps.

Si j’empile les divers traitement des 30 images assemblées, j’obtiens ceci :  

1ZBS30 graminéeNBO

Graminée1 Z30NBO 

C’est étrange ce que peuvent générer un simple courant d’air et le temps, qui fait que d’une image à l’autre s’est écoulée une fraction de seconde, matérialisée ici par le mouvement de la graminée dans le vent. 

Chose étrange que le temps.

Étrange… 

D’Héraclite, qui ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, à Einstein, qui lie l’être même de la matière à la vélocité majeure de la lumière, le temps se trouve au cœur des préoccupations des philosophes et des physiciens. 

Sans oublier que depuis bien longtemps, le temps constitue l’un des centres d’intérêt fondamentaux de l’humanité, avec son obsession de la mort et de la survie ou de la résurrection, sinon de l’éternité, avatar de la prise de conscience du temps.

Étrange… 

Adonis ressuscite.

Osiris aussi.

Jésus itou.  

Dans le même secteur et avant eux sans doute, les dieux mésopotamiens ont été dits immortels mais ont veillé à ce que les hommes ne le soient pas (après tout, les hommes n’ont-ils pas été créés pour les servir, eux et leur clergé [2] ? Ces dieux étaient de grands fainéants).

Le temps et ses angoisses se trouve au cœur de toutes ces histoires étranges. 

Or le temps constitue un des éléments principaux de la photographie.

Avec deux attitudes contradictoires rendues possibles par l’évolution des technologies, depuis le daguerréotype, qui demande 15 minutes de pose, effaçant les éléments mobiles de l’image,  

Boulevard du Temple Daguerre

Le Boulevard du Temple, par Daguerre en 1838 (image Internet) 

jusqu’à l’instantané numérique moderne (qui atteint le 8000ème de seconde sur mon boîtier FX)  : 

« La photographie instantanée de la vitesse nous donne l’air de mannequins, d’objets absurdes, nous ôte la vie comme un coup de vent nous arrache notre chapeau…» disait Jean Cocteau [3].

Par contre, Philippe Halsman, le père de la « jumpologie » [4], qui exige l’instantané, pensait que : 

« En plein saut, le protagoniste, dans une soudaine explosion d’énergie, surpasse la pesanteur.

Il ne peut contrôler ses expressions, ses gestes faciaux et les muscles de ses membres. Le masque tombe, la vraie personne se fait visible. » 

F-Fernandel-PAR385051

 Fernandel par Halsman (image Internet)

 

On ne peut être plus opposé, semble-t-il. 

Semble-t-il. 

Car tous ses portraits n’étaient pas « sautés ». 

Halsman a photographié Cocteau. Qui donc, détestait les instantanés.

Qui, Orphée l’impose peut-être en son miroir, ne détestait pas retourner sa veste. Se contredire en cédant aux instantanés à répétition d’Halsman… 

Ou perdre la vie en la cherchant. 

Et qui, comme il se doit, adorait les miroirs. 

Cocteau-Halsman

 Cocteau par Halsman 1949 (image Internet) 

Mais ce ne sont que des images, ai-je dit. Halsman a, selon moi, tort de prétendre en faire des moyens d’exploration psychologique, des « romans », quand ce ne sont que des « images », des poèmes.

Des formes, comme le disait Cocteau, et je le répète :       

Etre sensible à la vérité de ces formes, c’est comprendre l’art [5]. 

Quel peintre prétendrait « représenter », explorer la « psychologie de ses personnages », et non pas créer des images ?

Par ailleurs, on parle ici de vérité… « Les yeux dans les yeux », comme disait l’autre… 

Ainsi donc, ai-je photographié, par le biais de ma « boîte à visages », quelques connaissances qui ont accepté de SE regarder « les yeux dans les yeux », et j’y reviens, comme Orphée, au travers du Miroir devant lequel je les ai placés. Au-delà du miroir…

Et même de jouer à mon jeu du mouvement décomposé/recomposé… 

HVP_8556M

 Au travers du miroir…

 

 

En introduisant du MOUVEMENT.

Mais ce sera pour la prochaine fois, la Boîte à Visages n'est pas finie... 

 

Allez.

 Bon vent.

La prochaine fois, on parlera encore de Portraits…

Le CATALOGUE de tous les Phototontons, c’est ici, tant que dure le blog du Sud-Ouest.

Et n’oubliez pas de relire le Grand Feuilletonton, toujours pas disponible en librairie mais sur le précieux blog de Tonton Raspoutine, où le Naze aussi se raconte : 

Si faut croire tout ce que con dit, ça se sauret ! [6]

 Mais qui va bientôt passer sur le blog Canal.

À SUIVRE…

 

Tonton



[1] Photo Tata Nuguette…

[2] C’est toujours le clergé qui pose les conditions, puisqu’il transmet « innocemment » les desiderata du ou des dieux qu’il est censé servir, mais que personne, jamais, n’entend ou ne voit directement… Un conflit d’intérêt, comme on dit maintenant ? Mauvais esprit qui m’aurait valu le bûcher en d’autres temps ou la lapidation en d’autres lieux…

[3] Essai de critique indirecte, 1932.

[4] Philippe Halsman’s Jump Book 1959,

[5] Jean Cocteau - Essai de critique indirecte, déjà cité

[6] Comme disait Ensor (car l’Art Ensor)…

19 février 2016

VOUS AVEZ DIT « PORTRAIT (1)» ?

 

Le thème de ce Phototonton sera (18 février 2016) 

 

VOUS AVEZ DIT « PORTRAIT (1)» ?

Les portraits médusés…

Je l’ai déjà dit (2014/10/05, dans le blog du Sud-Ouest) : les portraits sont d’étranges choses, où l’on montre les autres dans leur intime, comme on les voit rarement : il est rare que, dans la vie courante, on fixe les autres directement au visage, qu’on les scrute, sinon à leur insu. 

Il faut donc d’étranges outils pour réaliser ces étranges choses.

J’y travaille…

IMGP0005M

 

IMGP0047M

Photos Tata Nuguette 

Le « portrait » est enseigné dans les écoles de photo, où l’on insiste surtout semble-t-il sur la maîtrise des éclairages via des systèmes sophistiqués de flashes et de projecteurs, avec « boîtes à lumière », « bols beauté » et tutti quanti bidules, et aussi au travers de mesures très techniques au luxmètre, de luminance ou de lumination et une lourde informatique branchée sur le boîtier de prise de vue. Le tout délivrant en une infime fraction de seconde les éclairs destinés à impressionner le capteur sensible de ce boîtier, lui-même totalement informatisé. Avec des fonds sans plis, et autres accessoires.

Le sujet est capté au 1/1000ème de seconde, ou plus vite encore. Et c’est très souvent suivi d’un long travail de post-production sur Photoshop, destiné à effacer les « trop » ou les « manque » du modèle, souvent lui-même présent non pas comme « sujet », mais comme objet, voire comme support d’un autre objet (robe, chapeau, accessoire publicitairement valorisé). Et l’on obtient alors ces photos de mode ou de pub, calibrées, retouchées sinon refabriquées, aussi glacées que le papier des magasines sur lequel elles sont imprimées. Parfaitement semblables dans leur sophistication indifférente.

Il ne s’agit pas de refuser ces facilités informatiques, pas plus que le peintre ne refuse le pinceau ou la palette ou les couleurs de son époque (jusqu’au Ripolin, sans parler de l’acrylique), ou la toile tendue sur son châssis, mais de les remettre à leur place de moyens. 

Il s’agit de réintégrer de l’alea, du temps pour l’essentiel, dans les choses du portrait. De la lenteur incompressible, cette lenteur qui imposait l’appuie-tête au fauteuil du photographe. Comme à celui du dentiste, car se faire tirer le portrait ne constitue pas une opération innocente.

Comme la lenteur imposée par le « berceau » balancé sur la plaque de cuivre vouée à une « matière noire ».

Et tenter de mettre le « sujet » photographié face à ce qu’il est.

À QUI il est.

Les yeux dans les yeux, comme dirait l’autre [1].

Et nous savons que, si ça ne l’empêchera pas de mentir, du moins cela le contraindra-t-il à SE mentir. Ce qui est différent.

Comme Gustave Courbet dans son autoportrait :

 

Courbet autoportrait -la désespéré

Gustave Courbet « Le Désespéré » (image internet)

devant sa propre image. 

On (ou « IL », si c’est Courbet lui-même qui a proposé le titre) l’a appelé « le Désespéré ». On aurait pu dire « le Surpris », « le Regardant », « l’Écarquillé », « le Fasciné », « Tout ça »…

Lumière dure, gestes expressionnistes, bouche entr’ouverte : il va « dire », justement. SE dire.

En fait, une vision de la Fin du Monde (après sa Naissance)… Fin de SON monde ? On SE regarde. Les yeux dans les yeux ? J’ai déjà entendu dire cela par le menteur fieffé que j’évoquais. Mais SES yeux dans SES yeux… ? Un critère de vérité ? De présence à coup sûr.

Médusé.

Au fait, la Méduse, celle de l’Égide, telle que Persée l’a décapitée tout en restant lui-même invisible, et que montrent Rubens, le Caravage et quelques autres, l’ Égide était-elle effrayante, ou effrayée, ou les deux ?

Des portraits « médusés », « Les yeux dans les yeux » !

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Rubens (image internet) 

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Caravage (image internet)

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 Carlos Schwabe (image internet)

 

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Arnold Böcklin (image internet)

Avoués, assumés.

Rares sont les autoportraits qui vont jusque là. 

Il faut tout le génie d’un Rembrandt, pour, au fil des ans, passer d’une représentation de soi  

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à une présentation de soi, sans artifices et SE regardant, calmement, tel qu’il est.

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Rares sont les vrais autoportraits en photo : on peut difficilement se trouver devant et derrière l’appareil. Alors, on a recours au miroir le plus souvent. Banalement. Comme les peintres de jadis, en inversant la gauche et la droite, mais avec la possibilité de « miroiter » l’image pour la restaurer dans son sens d’image et non de reflet, d’image d’un reflet, et camoufler ainsi l’artifice… Je voudrais tenter, non pas l’autoportrait…

(Je l’ai déjà fait . Sans miroir, avec la seule aide d’un doigt tiers sur le déclencheur avant de cumuler et de traiter les 64 images obtenues) :

 

1ZC64NBOM

autoportrait Z64 NBO

mais portraiturer d’autres gens en les plaçant dans la situation dans laquelle s’est trouvé Courbet.

Les autoportraits photographiques que je connais (et apprécie) le plus sont le fait de Sally Mann [2] qui en a produit une série assemblée côte à côte de 75 ambrotypes de 10 x 8 inches (25,4 x 20,3 cm), selon le (grand) format de la chambre photographique qu’elle a utilisée, ajoutant trois complications à la prise de vue :

1- le collodion humide, avec le coup de dé de ses plaques fragiles (ici, en verre noir) où l’argent de l’image devient le miroir même de sa représentation,

2- les objectifs anciens et aléatoires qu’elle a utilisés,

3- et une mobilité réduite par les suites d’un accident de cheval

sally-mann-upon-reflection-01

Sally Mann ambrotypes (image internet)

sm-ambro-face042

Sally Mann (image internet)

Je ne tenterai donc pas l’autoportrait [3], mais des portraits « dans le miroir » ou plutôt « au travers du miroir ». Ce qui ramène bien sûr, sinon au dilemme de la Méduse, que j’évoquais plus haut, mais pour le moins à l’Orphée de Cocteau…

"Les miroirs sont ces portes par lesquelles entre la mort. Regardez-vous toute votre vie dans un miroir et vous verrez la mort travailler sur vous".

Et à Roland Barthes [4] qui parle du trouble « mortifère » du portrait :

Lorsque je me découvre sur le produit de cette opération (la photographie), ce que je vois, c’est que je suis devenu Tout-Image, c’est-à-dire la Mort en personne…

Il ne s’agit pas de « comprendre la vie », et si nous revenons à Cocteau [5], qui inverse presque Roland Barthes : « Nous pensons des formes, elles deviennent vivantes sur le papier ou sur la toile sans avoir aucun rapport avec les formes de la vie. Etre sensible à la vérité de ces formes, c’est comprendre l’art.

Comprendre la vie, c’est une toute autre affaire ».

J’ai envie de poursuivre : une toute autre prétention…

Créer des formes-visages à partir de vrais visages. Il faut bien sûr savoir raison garder et ne point trop prétendre. Surtout ne pas prétendre « comprendre la vie », psychologiser oserai-je dire. À peine « créer des formes », comme cette macro, qui peut créer des formes inattendues à partir de 27 clichés : 

16ZB27Pulmonaire

Pulmonaires Z27 

16ZB27PulmonaireNBO

La même, en Noir et Blanc Ortho  

15ZC57renouéeNBO

renouée des oiseaux « Traînasse » Z57 NBO 

 

Allez.

Bon vent.

La prochaine fois, on parlera encore de Portraits…

Le CATALOGUE de tous les Phototontons, c’est ici, tant que dure le blog du Sud-Ouest.

Et n’oubliez pas de relire le Grand Feuilletonton, toujours pas disponible en librairie mais sur le précieux blog de Tonton Raspoutine, où le Naze aussi se raconte : 

 

Si faut croire tout ce que con dit, ça se sauret ! [6]

 

 Mais qui va bientôt passer sur le blog Canal.

 

À SUIVRE…

 

Tonton



[1] Vous voyez à qui je fais allusion ? Il fut un Officiel !

[2] The Flesh and the Spirit  (Virginia Museum of Fine Arts)

[3] À cet égard, les « selfies », très mode, ne sont ni des portraits ni des autoportraits. Juste des images d’autopromotion narcissique sans intérêt. Le portrait manifeste une volonté plus profonde. Un caractère plus délibéré.

[4] Roland Barthes - La Chambre claire

[5] Jean Cocteau - Essai de critique indirecte

[6] Comme disait Ensor (car l’Art Ensor)…

 

16 février 2016

Le Début

Aujourd’hui, le 15 février 2015, pour le nouveau Phototonton, ce sera

 

LE DÉBUT

 

Un jour, c’était le 4 janvier dernier, j’ai reçu ça :

 

Bonjour,
La direction de "Sud Ouest" a décidé de  fermer la plateforme des blogs de sudouest.fr,
Les blogs disparaîtront donc à partir du mois de mars (sans doute fin mars).
…/…
Les blogueurs qui souhaiteraient obtenir un export pouvant être ensuite transféré par leurs soins vers une autre plateforme de blog (de leur choix) doivent me le signaler. Nous allons demander à Blogspirit de préparer cet export (mais à l'heure actuelle, nous ne savons pas encore si cela sera  possible ou non).

 Cordialement,

…/…

Et la signature du gestionnaire des blogs.

J’ai demandé, bien sûr…

 N’empêche, c’était un coup dur : le Phototonton (encore, je l’espère, plein d’avenir), est ouvert depuis 2012, et le Feuilleton du Feuilletonton, depuis bien plus longtemps encore, pratiquement depuis l’ouverture des blogs du journal, puisqu’en 2010 le S-O avait déjà effectué une mutation technique dans laquelle tout ce que j’avais diffusé, tout ce que Tonton Raspoutine avait diffusé quotidiennement du grand Feuilletonton (5 tomes de plus de 300 pages chacun !) avait été perdu.

Je l’avais rediffusé.

Intégralement.

Le Naze a suivi, et puis, les Nouvelles

 

J’ai décidé d’y poursuivre et d’y achever la publication de « la Cancoillotte ».

 

Toutes les Nouvelles et les 5 tomes des Écolocroques seront republiés massivement chapitre par chapitre (et non plus épisode par épisode !) sur le blog Canal quand je l’aurai mis en route (si j’y arrive !) : j’ai heureusement conservé les originaux des textes et même des Phototontons.

 

Après avoir cherché un peu et m’être trouvé confronté aux arnaques habituelles d’internet (un site qui semblait intéressant se trouvant passer de 29 € à 299 €, par exemple au moment de payer !!!), je me suis décidé, suivant les conseils et exemples d’amis et de relations d’amis, à ouvrir deux blogs « Canal » :

le blog "Phototonton" sur CanalBlog

http://phototonton.canalblog.com/

le blog "feuilletonton" sur CanalBlog

http://feuilletonton.canalblog.com/

Mais je n’y ai encore rien mis.

 

Je vais donc tenter un premier essai sur Phototonton, partant de la même image initiale que j’avais postée sur le blog du Sud-Ouest, image qui a marqué pour moi un certain retour en Photographie, contrée que j’avais désertée depuis la fin des années 60, retrouvant un monde bouleversé par le Numérique, alors que je l’avais quitté dans l’Argentique !

 

             

Clownrect4recadréM

Le Cirque de Gavarnie


Je poursuivrai ensuite par le travail que j’ai amorcé voici plus d’un an sur le portrait, en rediffusant les deux posts que j’avais fournis alors (un peu enrichis), en les faisant suivre des premiers résultats obtenus grâce à la Boîte à Visages, en bonne voie d’achèvement :

 

HVP_8556M

« derrière le miroir » 

Ce qui m’amène, une fois pour toutes, à considérer le problème de la propriété[1] des images présentées.

D’abord, je dois signaler que toutes les images que je diffuse sur Internet sont réduites à 1500 pixels dans leur plus grande dimension, même si la « dimension » originale peut être signalée. Je note que Canalblog réduit encore cette dimension. Dans ce cas, elle est donnée en pixels ET en centimètres, partant du principe d’une impression à 300 dpi ( dots per inch (25,4mm) = points par pouce) ce qui constitue la norme en imprimerie. Elles sont au format jpeg, et jamais en raw, ce qui poserait des problèmes d’affichage.

Qu’elles restent la propriété de leurs auteurs que vous pouvez consulter pour les acquérir au format original si vous le souhaitez, à leurs conditions.

Que les images issues d’internet qui peuvent être utilisées, le sont, soit en accord avec leurs auteurs ou ayant droits, soit en libre usage, ou issues de sites où elles sont considérées comme telles. Leur provenance Internet est signalée.

 

Voilà, voilà.

 

Allez.

Bon vent…

 

À SUIVRE…

 

Tonton

 

 

 

 



[1] Le lien hypertexte renvoie à l’article Wikiki sur la propriété littéraire et artistique. Il faut le compléter par les infos officielles, ici. Intéressant, ici. Et pour le texte de la loi, ici.

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